J’étais entrain de défricher une jungle de l’hormone, à l’autre bout du globe, quand mon téléphone satellite a rugi. C’était un de mes informateurs implanté dans le sud de la France qui me lançait de manière un brin stressante « CODE ROUGE REDCODE ROT KODE checke ce lien ».
Il s’agissait de la présentation du jury du prochain festival de Cannes, s’ouvrant le 14 mai prochain. Après un seul coup d’oeil, je lâchais tout et prenais le premier deltaplanne direction la croisette.
Me voici donc, fraîche et dispose et prête à commenter cette brochette d’hormone que le 7 ème art a si bien su enfiler.
(Je ne suis pas sûre sûre d’assumer cette dernière phrase, dans le doute faites comme ci vous ne l’aviez pas lue.)
Jane Campion a donc fait la parité : 4 hommes/4 femmes. Et si ces demoiselles (Carole Bouquet, Sofia Coppola, Leila Hatami, Do-Yeon Jeon – rien que ça) offrent une vitrine plutôt rutilante au jury des longs métrages, prenons 5 minutes pour examiner les membres masculins de ce dit jury – et remercier le dieu de l’hormone en joignant tous nos mains.
Pour nos amis aimant le vintage, la ride pleine de charme et les dents en abondance, Jane a sélectionné Mister William Dafoe.
Représenter l’hormone à 58 ans, c’est un peu émouvant.
Enfin moi, je trouve.
Mais place aux jeunes (on ne se refait pas).
Mesdames, messieurs, voici le meilleur ami de Ryan Gosling (cette appellation d’origine contrôlée devrait d’ailleurs se suffire à elle-même) :
Nicolas Winding Refn.
A 43 ans et sans lunettes, le réalisateur de Drive tient la dragée haute à ces dames.
A 43 ans également, Jia Zhangke représente la chine en sweat-shirt/blouson de cuir/coupe Beatles.
Tranquille.
Mais, et c’est là que mon coeur a décroché, m’a fait faux bond et s’est jeté depuis la promenade des anglais dans la méditerranée :
Gael « Graouuuu » Garcia Bernal* que Cannes m’avait fait découvrir il y a tout juste dix ans lorsqu’il était venu défendre La Mauvaise éducation de Pédro Almodovar.
Gael est une institution de l’hormone, de la jeune du Che à un travesti en passant par tous les films d’Inarritu (ou presque, on n’a pas compté), il nous a toujours convaincu, à la fois sur le dehors et le dedans.
Si l’Hormone était une religion, Gael serait son prophète.
*Mic drop*
Non, en fait j’ai pas fini, donc restez assis.
Le film d’ouverture sera Grace de Monaco réalisé par Olivier Dahan et marquera le retour d’un rescapé des tréfonds de l’hormone, j’ai nommé le « Matthew Goode du pauvre » :
Milo « mais siiii le mec de Heroes, lààà » Ventimiglia.
Et last but not least : il est à noter la présence comme réalisateur dans la catégorie « Un certain regard » d’un visage familier de l’hormone, un type sympa dont on aime bien parler de temps en temps, parce que le pauvre bichon, il n’est pas assez mis en lumière :
Ryan « The King » Gosling
Ca s’appellera Lost river et ça sera son premier film. On ne l’a pas vu mais on lui donne d’ores et déjà notre voix.
La confiance aveugle, ça s’appelle.
*(Alors je sais que tu tiques, toi le lecteur qui a un peu regardé les actualités récemment mais le vieil écrivain mort c’est Ga(bri)el Garcia Marquez)